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Qu'en dit la science ?

La littérature scientifique nous offre différentes théories ou explications des phénomènes sensoriels chez les personnes avec autisme. Les théories de 'sur-stimulation' et de 'sous-stimulation' sont les deux explications les plus avancées.

La théorie de 'sur-stimulation' ('overarousal')

On suppose que les informations sensorielles stimulent davantage les personnes avec autisme et qu'elles y réagissent donc plus. On pense également qu'elles ne réussissent pas ou moins vite à s'accoutumer aux stimuli de leur environnement. Lorsque vous vous trouvez, par exemple, dans une pièce avec une horloge qui fait tic-tac ou avec un autre bruit de fond, vous vous habituez très vite à ce stimulus. Après un temps, vous ne l'entendez même plus. Les personnes avec autisme ne réussissent pas toujours à éliminer ces stimuli.

La théorie de 'sous-stimulation' ('underarousal')

Cette théorie part de l'hypothèse d'une sous-stimulation du système d'activation du cerveau. Normalement, les stimuli vont du système d'activation vers le cortex de sorte que nous en sommes conscients. Chez les personnes avec autisme, le filtre de ce système travaillerait de manière plus sélective.

Les différentes recherches de la littérature se contredisent, si bien que nous n'avons toujours pas trouvé de réponse définitive quant à l'origine des phénomènes sensoriels chez les personnes avec autisme. On ne sait toujours pas avec précision si l'autisme va de pair avec la théorie de 'sur-stimulation' ou de 'sous-stimulation' ou s'il y a une fluctuation entre les deux.

Spécifique à l'autisme ?

Malgré les descriptions autobiographiques de personnes avec autisme, on ne peut pas dire si les caractéristiques sensorielles sont spécifiques à l'autisme. Si tel était le cas, cela pourrait constituer une porte d'accès aussi bien pour expliquer l'apparition du trouble que pour trouver un traitement. Cependant, on a constaté des phénomènes sensoriels similaires chez des personnes ayant d'autres troubles (par exemple le trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité ou le syndrome de l'X fragile).

L'évolution des caractéristiques

Actuellement, nous ne pouvons rien établir quant à l'évolution de ces particularités sensorielles. Les recherches, peu nombreuses, menées à ce sujet se contredisent. Certaines démontrent que les symptômes peuvent aussi bien augmenter que diminuer lorsque l'enfant grandit. D'autres, suggèrent également que les caractéristiques ne changent pas avec le temps.

Ils racontent...

Il m'arrivait de m'arrêter pour me plonger dans la contemplation de quelque chose pendant tout le reste du temps : cela pouvait être le plancher ciré du gymnase ou le reflet des vitraux de couleur.
Donna Williams

La piscine me terrorisait. Même si j'avais pied, je me disais que je risquais d'être aspiré par les profondeurs, d'une minute à l'autre. Je n'avais aucun sens de la permanence des choses. Tout ce que je savais, c'était qu'il était possible que la piscine n'ait pas de fond...
Sean Barron

Ce son rampait depuis le bas du dos, de la colonne vertébrale. Il sonnait faux, comme électrisé, avant de résonner dans les oreilles, déboulait dans le gosier et, comme la nausée, s'installait dans l'estomac.
Gunilla Gerland

J'adorais tout ce qui pouvait produire des sons mélodieux depuis que j'étais toute petite. J'accrochais des épingles de sûreté les unes aux autres en une chaîne que je faisais tinter à mes oreilles.
Donna Williams